Le commissaire au Marché intérieur s'est dit toutefois prêt à reconsidérer une "refonte du Pacte de stabilité et de croissance" européen.

Thierry Breton, le 18 mai 2022, à Bruxelles ( AFP / JOHN THYS )
"Il faudra y revenir". A l'antenne de franceinfo , Thierry Breton a défendu la règle des 3% de déficit public, mise de côté dans une conjoncture économique bouleversée par la pandémie de Covid-19 puis par le conflit en Ukraine.
"3% de déficit, ce sont des montants tout à fait considérables!", a lancé le commissaire européen au Marché intérieur, mardi 16 août. "L'impôt des Français, c'est 70 milliards d'euros. 3% de déficit, c'est de nouveau 70 milliards d'euros. C'est un deuxième impôt payé par vos enfants. C'est moralement inacceptable ! Il faudra y revenir", a t-il estimé, admettant toutefois qu'une refonte des règles du pacte de stabilité devra être discutée.
"Il y a un 'mais'"
Le commissaire européen a évoqué la "situation exceptionnelle" qui perdure actuellement. "Nous incitons les Etats membres à lutter contre les conséquences tragiques de l'inflation voire de l'hyperinflation", qui dépasse les 10% dans certains pays, et à "prendre les mesures pour faire face de façon temporaire", prenant l'exemple des interventions qu'il juge "très justifiées" en France. "Il est très important de passer ce cap, mais il y a un 'mais', c'est l'endettement", a t-il jugé.

Évolution des taux d'intérêts de la Banque centrale européenne (BCE) depuis 2008 ( AFP / )
Début août, le ministre délégué légué aux Comptes publics, Gabriel Attal, avait défendu une phase de "normalisation" des dépenses, après "la parenthèse du quoi qu'il en coûte". Dans cette feuille de route destinée avec quelques mois de retard à la Commission européenne, l'exécutif promet de réduire fortement le rythme d'augmentation de la dépense publique en volume à 0,6% par an en moyenne sur la durée du quinquennat - une première depuis vingt ans. Il vise un retour du déficit public sous la barre des 3% "à l'horizon 2027".
Le gouvernement prévoit un effort de l'Etat et des collectivités mais une hausse des dépenses de la Sécurité sociale pour financer le soutien à l'hôpital.
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